GAO, EIN PULVERFASS – Gao dans la tourmente

  •  

2. Region Gao: Unsicherheit beeinträchtigt die Handelsaktivitäten
L’Essor – 23 Nov 2022
Die Unsicherheit und der Zustand der Verkehrsader Gao-Sévaré erschweren den Transport von lokalen Produkten in die Regionen im Norden unseres Landes. Denn von der Region Gao aus versorgen sich die anderen (Ménaka und Kidal) mit lokalen Produkten aus den Regionen im Süden Malis, um dann die anderen Orte in ihren Bezirken zu beliefern.
1. In Gao „begegnet man bewaffneten Männern, ohne zu wissen, wer sie sind“
Libération – 8. Oktober 2021
Olivier Dubois wurde in der historischen Handelsstadt, die am Rande des Flusses und der Wüste liegt, entführt. Die Stadt ist übermilitarisiert und wird eigentlich von niemandem kontrolliert.

DEUTSCH WEITER (IN VON MIR ETWAS VERBESSERTER DEEPL-ÜBERSETZUNG) UNTER DEM FRZ. ORIGINAL

2. Région de Gao : L’insécurité affecte les échanges commerciaux
L’Essor – 23 Nov 2022
L’insécurité et l’état de l’axe Gao-Sévaré compliquent l’acheminement des produits locaux vers les régions, dans le Nord de notre pays. En effet, c’est à partir de la Région de Gao que les autres (Ménaka et Kidal) se ravitaillent en produits locaux venant des régions du Sud du Mali, pour ensuite fournir les autres localités de leurs circonscriptions. Dès que la Région de Gao n’est pas approvisionnée, les autres régions en subissent les contrecoups.
Le marché à bétail de Wabaria, qui accueille des forains de 13 villages, en plus de ceux de la Commune urbaine de Gao et ses communes rurales, se tient chaque mardi. C’est une foire à bétail distante de 15 km de la ville de Gao. Elle est fréquentée par les acheteurs et les vendeurs de bestiaux de toutes les autres communes de la région ainsi que ceux de Bamako, du Niger, du Burkina Faso et d’Algérie. «Même si ce marché hebdomadaire n’a jamais été la cible d’attaques terroristes, l’insécurité et l’état de la route de Gao-Sévaré découragent les acheteurs potentiels à s’y rendre, par peur d’être spoliés ou enlevés par des bandits armés qui sévissent dans la zone», affirme le maire de la Commune rurale de Gounzourèye, Abdoul Kader Maïga.
(…) Les villages d’Emnagul et de Djebock, à 70 km de la Commune urbaine de Gao, ne sont pas épargnés par l’insécurité. Souvent, des hommes armés font irruption sur les sites des foires soit pour collecter la zakat soit pour enlever des personnes. «Ces actes barbares ont beaucoup effrayé certains commerçants, surtout ceux en possession de fortes sommes d’argent», déplore Rhissa Ag Mohamed qui souligne que ces actes ont fortement réduit la fréquentation des foires de la Commune. Il regrette l’absence de l’État dans ces localités, ce qui ne permet pas aux autorités communales de collecter les taxes.
PRODUITS POURRIS – Samedi, jour de foire de la Commune rurale de Sonni Ali Ber. Ce marché est fréquenté par les commerçants des Cercles de Gao et de Bourem. Le maire Abdoul Razack Maïga témoigne de la baisse de sa fréquentation à cause de l’insécurité. «Tous ces commerçants viennent à la foire pour acheter du paddy ou des animaux. évidemment, certains aussi approvisionnent le marché en condiments et légumes», dit M. Maïga. «Depuis la crise de 2012, l’incivisme a gagné du terrain. Aujourd’hui, dans nos communes, les citoyens ne paient plus les impôts. Et ceux qui avaient l’habitude de payer leurs taxes ont épousé le comportement des récalcitrants. Pratiquement, aucun Groupement d’intérêt économique (GIE) de la commune n’est à jour», révèle Abdoul Razack Maïga.
Une autre paire de manches pour les commerçants est de réussir à acheminer leurs produits à destination. Avec la dégradation de l’axe Gao-Sévaré et l’insécurité, quasiment tous les produits qui quittent les régions dans le Sud du pays pourrissent avant même d’arriver à Gao. Il s’agit particulièrement des légumes et des tubercules (pomme terre, igname, oignon, gingembre, tomate, choux, banane plantain). «Avec l’état actuel de la route Gao-Sévaré, nous nous sommes rabattus sur les produits qui viennent de l’Algérie et du Niger. Et, c’est la raison pour laquelle tous les produits sont chers sur le marché», commente Boubacar Traoré, ressortissant de Sikasso et vendeur de condiments sur le marché de Gao.
«Tous les produits qui partent de Sikasso pour Gao se décomposent avant même d’arriver à destination. Cela constitue une grande perte pour nous les revendeurs. Tant que la route Gao-Sévaré n’est pas réparée, aucun produit en provenance des régions du Sud, ne pourra arriver à Gao dans un état propre à la consommation», se plaint notre interlocuteur. Il ajoute qu’avec l’insécurité, certains transporteurs ont tout simplement cessé de fréquenter cet axe.
«Cinq camions-remorques de ma belle-sœur ont été calcinés sur l’axe Gao-Douentza», confie Boubacar Traoré. Hamidou Traoré, revendeur de beurre de karité à la Place de Sikasso à Gao, déplore lui aussi l’état de la route et l’insécurité qui défavorisent le ravitaillement du marché de la Cité des Askia en produits locaux originaires des régions du Sud. Seul point de satisfaction pour le commerçant, en période de froid, son beurre de karité «arrive sans fondre».
© 2022 lessor.ml

Analyse / De l’archive
1. A Gao, «on croise des hommes en armes, sans savoir qui ils sont»
Libération – 8 octobre 2021 à 6h59
Par Célian Macé
Olivier Dubois a été enlevé dans la cité commerçante historique, à la lisière du fleuve et du désert. Surmilitarisée, elle n’est en réalité contrôlée par personne.

Foto (c) Jerome Delay/AP: Un checkpoint de l’armée française à Gao, en février 2013 – Ein Checkpont der französischen Armee in Gao im Februar 2013

Le petit avion s’est posé sur la rive gauche du fleuve. Le 8 avril, Olivier Dubois est arrivé à Gao après deux heures de vol depuis Bamako. Il a passé quelques heures au Motel des Askia, y a posé son sac, déjeuné. Puis le journaliste est sorti de l’hôtel et a disparu. Englouti par Gao, la grande ville du Nord, et certainement celle qui compte aujourd’hui le plus de soldats de tout le Mali : la première base de l’opération française Barkhane, un camp de Casques bleus, plusieurs garnisons des Forces armées maliennes, un site de cantonnement des mouvements armés… C’est ici que le correspondant de Libération, du Point et de Jeune Afrique a été enlevé, en plein jour, il y a six mois, avant d’être probablement exfiltré en direction du désert.
Comme toutes les cités fluviales, Gao est une ville de passage. Finalement plus proche de Niamey, la capitale du Niger, à 450 kilomètres en aval, que de Bamako, à 1 500 kilomètres en amont. Mais sur l’axe nord-sud, Gao est aussi la porte historique du Sahara. Une agglomération de sable, qui s’accumule dans les angles des bâtiments et recouvre, comme un crépi, les façades des maisons. On s’y perd facilement malgré son plan quadrillé. L’asphalte y est rare. A l’image des villes du Sahel, les concessions sont closes, ceintes de hauts murs. Fermées au regard de l’étranger. «Tous les flux passent par ici, sourit un journaliste malien installé depuis trente ans dans la ville. C’est la route de l’Algérie, de la contrebande, des migrants, de la drogue. Gao est ouverte aux quatre vents.» De l’autre côté du fleuve, au nord-est, on distingue l’immense dune rose – elle tire son nom de la lumière qu’elle dégage au lever et au coucher du soleil – qui fut autrefois une attraction touristique. Depuis dix ans, les visiteurs étrangers ne la foulent plus, elle est redevenue un simple lieu d’hivernage pour les oiseaux migrateurs.

Foto (c) Sergio Montanari: La dune de Gao

Cohabitation tumultueuse
Le 31 mars 2012, les groupes jihadistes alliés aux rebelles indépendantistes sont entrés dans la ville sans rencontrer de résistance. Après les combats de Ménaka, Tessalit, Aguelhoc, Kidal, et le coup d’Etat qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré une semaine plus tôt, l’armée malienne est en déroute. «A l’aube, des drapeaux noirs flottaient dans les rues», raconte Anass Maïga, membre de la Fédération des organisations de la résistance civile de Gao (Force-G). «Les premiers temps de l’occupation ont été marqués par un pillage généralisé», explique Charles Grémont, historien à l’Institut de recherche pour le développement.
La communauté songhaï, majoritaire à Gao, vit très mal la tutelle imposée par les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Entre les premiers, considérés comme des «sédentaires» selon la vieille – et fallacieuse – classification coloniale, et les seconds, catalogués comme des «nomades», l’inimitié s’est creusée au cours des années 90. Les vagues de rébellion séparatistes qui se sont abattues sur la région de Gao à cette époque ont provoqué, en réaction, la création de milices armées. Gao est une ville-lisière, à la confluence de plusieurs mondes dont les frottements provoquent de dangereuses étincelles de violences.
Après trois mois de cohabitation tumultueuse, les islamistes radicaux finissent par chasser les séparatistes de Gao, au grand soulagement des habitants. «Le nom du nouveau maître de la ville était sur toutes les lèvres : Mujao [Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, ndlr]. Avant l’occupation, personne n’en avait jamais entendu parler, raconte Abdourhamane Diallo, un habitant. La charia était appliquée. Le commissaire de la police islamique était un natif de Gao, Aliou Mahamane Touré. Ses châtiments étaient cruels mais on avait la sécurité, on pouvait circuler librement, même si les hommes et les femmes étaient séparés dans les transports. Beaucoup de gens de la région ont rejoint le Mujao à ce moment-là.» Le journaliste cité précédemment décrit pourtant «une atmosphère tendue» : «On ne pouvait pas aller en boîte, on ne pouvait pas écouter de la musique, rappelle-t-il. Mais la vraie violence, c’était qu’ils étaient étrangers. On a des centaines de mosquées à Gao, ce ne sont pas ces gens-là qui allaient nous apprendre l’islam !»
Assassinats ciblés et attentats
Le 26 janvier 2013, les soldats français de l’opération Serval, déclenchée par François Hollande deux semaines plus tôt, s’emparent à leur tour de la ville sans combattre. Les hommes du Mujao se sont évanouis. L’armée nationale reprend pied dans Gao, mais les jihadistes continuent à rôder dans la brousse. Ils harcèlent les troupes franco-maliennes. Année après année, ils reconstitueront leurs forces. Leurs héritiers, affiliés à Al-Qaeda ou à l’Etat islamique, contrôlent aujourd’hui la majeure partie des zones rurales alentour. Mais pas la ville elle-même.
«La situation sécuritaire dans Gao a commencé à empirer après les accords de paix d’Alger en 2015, estime Anass Maïga. A partir de là, les groupes armés signataires, parfois rivaux, ont pu circuler librement. En pleine rue, on croise des hommes en armes tout le temps, sans savoir qui ils sont. La ville n’est aujourd’hui sous le contrôle de personne, malgré les milliers de soldats qui y stationnent.» Gao vit au rythme des enlèvements, des assassinats ciblés, des attentats. Le 18 janvier 2017, près de 60 soldats maliens du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) – issus des rangs de l’ex-rébellion touareg, des milices d’autodéfense progouvernementales et de l’armée nationale – périssent dans l’explosion d’une voiture piégée.
«L’enjeu, à Gao, est toujours le même : à qui appartient la cité ? explique Charles Grémont. Les Songhaïs estiment qu’ils en sont les propriétaires historiques. Mais le pouvoir malien a noué des connexions dans les années 2000 avec des familles arabes, des commerçants, qui ont acquis une position de force. Gao a vu naître ce système politico-militaro-mafieux malien qui alimente les tensions.» A la différence de Kidal, plus au nord, entièrement aux mains des ex-rebelles touaregs, aucun acteur ne domine seul la ville de Gao. Un rapport de force permanent, et mouvant, détermine les équilibres de pouvoir.
Les dunes et le fleuve
Les mouvements de jeunes, puissants, ajoutent à la complexité du puzzle. «Ils sont à la confluence de plusieurs phénomènes : Gao a une très vieille histoire urbaine, donc de mobilisation de rue, et la contestation est un réflexe culturel pour les Songhaïs, un motif de fierté, explique Anass Maïga. L’élite de Gao est aussi très influente à Bamako, donnant une caisse de résonance aux protestations.» Plus que dans n’importe quelle autre ville malienne, les marches de jeunes, parfois spontanées, parfois instrumentalisées, enflamment les réseaux sociaux. «C’est la ville du nord la plus reliée au sud, juge Abdourhamane Diallo. Elle est le réceptacle de toutes les tensions entre communautés. Une nuit sur deux, on entend des coups de feu. Le lendemain, chaque quartier se demande s’il y aura des représailles.»
La guerre éloigne peu à peu Gao du reste du pays. Alors qu’il y a dix ans, le trajet depuis la capitale s’effectuait en vingt-quatre heures, il faut «au moins quatre ou cinq jours» aujourd’hui pour relier les deux villes, témoignent les habitants. La faute au goudron défoncé et à l’insécurité. «Les gens qui n’ont pas les moyens de prendre l’avion préfèrent passer par Niamey et Ouagadougou que de tenter la route, poursuit Anass Maïga. On n’est jamais à l’abri d’une mine ou d’un checkpoint jihadiste.»
Pourtant, la ville continue de gonfler, irriguée par les déplacés des villages et hameaux de la région qui ont fui les violences ou les menaces des groupes armés. «Gao, c’est aussi ce lien avec la vallée, avec les gens des dunes comme avec les gens du fleuve, remarque Charles Grémont. Il y a cette rencontre, parfois explosive, entre une tradition urbaine et un ancrage rural.» C’est ici que la Française Sophie Pétronin a créé son Association d’aide à Gao, à destination des enfants victimes de malnutrition. Elle y vivait depuis 2001, parlait couramment le songhaï. Le 24 décembre 2016, la travailleuse humanitaire a été kidnappée devant le local de son ONG. Elle est restée près de quatre ans aux mains d’un groupe jihadiste affilié à Al-Qaeda, avant d’être libérée à l’automne 2020. Olivier Dubois est aujourd’hui détenu par la même organisation.
© 2021 liberation.fr

Il est toujours détenu par ses ravisseur, après près de 20 mois.

Foto (c) AFP/P.Guyot: Vue aérienne de Gao – Luftbild von Gao

2. Region Gao: Unsicherheit beeinträchtigt die Handelsaktivitäten
L’Essor – 23 Nov 2022
Die Unsicherheit und der Zustand der Verkehrsader Gao-Sévaré erschweren den Transport von lokalen Produkten in die Regionen im Norden unseres Landes. Denn von der Region Gao aus versorgen sich die anderen (Ménaka und Kidal) mit lokalen Produkten aus den Regionen im Süden Malis, um dann die anderen Orte in ihren Bezirken zu beliefern. Sobald die Region Gao nicht versorgt wird, bekommen die anderen Regionen die Folgen zu spüren.
Der Viehmarkt von Wabaria, auf dem neben den Marktbeschickern aus der Stadtgemeinde Gao und ihren ländlichen Gemeinden auch Händler aus 13 Dörfern vertreten sind, findet jeden Dienstag statt. Es ist ein Viehmarkt, der 15 km von der Stadt Gao entfernt liegt. Er wird von Viehhändlern und -käufern aus allen anderen Gemeinden der Region sowie aus Bamako, Niger, Burkina Faso und Algerien angesteuert. „Auch wenn dieser Wochenmarkt noch nie Ziel von Terroranschlägen war, halten die Sicherheitslage und der Zustand der Straße von Gao nach Sevaré potenzielle Käufer davon ab, dorthin zu kommen, weil sie befürchten, von bewaffneten Banditen, die in der Gegend ihr Unwesen treiben, beraubt oder entführt zu werden“, sagt der Bürgermeister der Landgemeinde Gounzourèye, Abdoul Kader Maïga.
(…) Die Dörfer Emnagul und Djebock, 70 km von der Stadt Gao entfernt, bleiben von der Unsicherheit nicht verschont. Häufig stürmen bewaffnete Männer auf das Gelände der Märkte, entweder um den Zakat (religiöse Pflichtabgabe als Säule des Islam, Ed) einzusammeln oder um Menschen zu entführen. „Diese barbarischen Übergriffe haben einige Händler sehr verängstigt, vor allem diejenigen, die im Besitz hoher Geldsummen sind“, bedauert Rhissa Ag Mohamed, der betont, dass diese Übergriffe die Besucherzahlen der Märkte in der Verbandsgemeinde stark reduziert haben. Er bedauert, dass der Staat in diesen Orten nicht präsent ist, was es den Gemeindebehörden nicht ermöglicht, Steuern einzutreiben.

VERDORBENE PRODUKTE – Am Samstag ist Markttag in der Landgemeinde Sonni Ali Ber. Dieser Markt wird von Händlern aus den Kreisen Gao und Bourem besucht. Der Bürgermeister Abdoul Razack Maïga bezeugt, dass seine Nutzung aufgrund der unsicheren Lage zurückgegangen ist. „Alle diese Händler kommen auf den Markt, um Paddy (Reis) oder Tiere zu kaufen. natürlich versorgen auch einige den Markt mit Gewürzen und Gemüse“, sagt Herr Maïga. „Seit der Krise von 2012 hat der Mangel an Bürgersinn zugenommen. Heute zahlen die Bürger in unseren Gemeinden die Steuern nicht mehr. Und diejenigen, die es gewohnt waren, ihre Steuern zu zahlen, haben sich dem Verhalten der Verweigerer angeschlossen. Praktisch keine wirtschaftliche Interessenvereinigung (GIE) der Gemeinde ist auf dem aktuellen Stand“, berichtet Abdoul Razack Maïga.
Ein weiteres Problem für die Händler besteht darin, ihre Waren erfolgreich an ihren Bestimmungsort zu bringen. Aufgrund der Verschlechterung der Verkehrsachse Gao-Sevaré und der Unsicherheit verderben fast alle Produkte, die die Regionen im Süden des Landes verlassen, noch bevor sie in Gao ankommen. Dies gilt insbesondere für Gemüse und Knollenfrüchte (Kartoffeln, Yamswurzel, Zwiebeln, Ingwer, Tomaten, Kohl, Kochbananen). „Aufgrund des derzeitigen Zustands der Straße Gao-Sévaré sind wir auf Produkte ausgewichen, die aus Algerien und Niger kommen. Und das ist der Grund, warum alle Produkte auf dem Markt teuer sind“, kommentiert Boubacar Traoré, ein Händler aus Sikasso und Gewürzverkäufer auf dem Markt in Gao.
„Alle Produkte, die von Sikasso nach Gao gehen, verderben, noch bevor sie ihr Ziel erreichen. Dies stellt für uns Händler einen großen Verlust dar. Solange die Straße Gao-Sévaré nicht repariert wird, kann kein Produkt aus den südlichen Regionen in einem für den Verzehr geeigneten Zustand in Gao ankommen“, beklagt sich unser Gesprächspartner. Er fügt hinzu, dass einige Spediteure aufgrund der unsicheren Lage einfach aufgehört haben, diese Route zu befahren.
„Fünf Lkw-Anhänger meiner Schwägerin wurden auf der Achse Gao-Douentza in Brand gesetzt“, erzählt Boubacar Traoré. Hamidou Traoré, ein Karitébutter-Händler am Place de Sikasso in Gao, beklagt ebenfalls den Zustand der Straße und die Unsicherheit, die die Versorgung des Marktes in der Askia-Stadt mit lokalen Produkten aus den südlichen Regionen beeinträchtigen. Der einzige Punkt, der den Händler zufrieden stellt, ist, dass seine Karitébutter in der kalten Jahreszeit „ankommt, ohne zu schmelzen“.
© 2022 lessor.ml

Analyse / Aus dem Archiv
1. In Gao „begegnet man bewaffneten Männern, ohne zu wissen, wer sie sind“
Libération – 8. Oktober 2021 um 6:59 Uhr
Von Célian Macé
Olivier Dubois wurde in der historischen Handelsstadt, die am Rande des Flusses und der Wüste liegt, entführt. Die Stadt ist übermilitarisiert und wird eigentlich von niemandem kontrolliert.
Das kleine Flugzeug landete am linken Flussufer. Am 8. April kam Olivier Dubois nach einem zweistündigen Flug von Bamako in Gao an. Er verbrachte einige Stunden im Motel des Askia, stellte dort seine Tasche ab und aß zu Mittag. Dann verließ der Journalist das Motel und verschwand. Verschlungen von Gao, der großen Stadt im Norden, in der heute sicherlich die meisten Soldaten in ganz Mali stationiert sind: der erste Stützpunkt der französischen Operation Barkhane, ein Lager für Blauhelme, mehrere Garnisonen der malischen Streitkräfte, ein Standort für die Einquartierung bewaffneter Bewegungen… Hier wurde der Korrespondent von Libération, Le Point und Jeune Afrique vor sechs Monaten am helllichten Tag entführt, bevor er wahrscheinlich in Richtung Wüste verschleppt wurde.
Wie alle Flussstädte ist auch Gao eine Durchgangsstation. Schließlich liegt sie näher an Niamey, der Hauptstadt des Niger, 450 Kilometer flussabwärts, als an Bamako, 1500 Kilometer flussaufwärts. Auf der Nord-Süd-Achse ist Gao jedoch auch das historische Tor zur Sahara. Eine Ansammlung von Sand, der sich in den Ecken der Gebäude anhäuft und wie ein Putz die Fassaden der Häuser bedeckt. Trotz des gitterartigen Stadtplans kann man sich leicht verlaufen. Es gibt kaum Asphalt. Wie in den Städten der Sahelzone sind die Anwesen geschlossen und von hohen Mauern umgeben. Geschlossen für den Blick des Fremden. Ein malischer Journalist, der seit dreißig Jahren in der Stadt lebt, lächelt: „Alle Kanäle laufen hier durch. Es ist die Straße nach Algerien, für Schmuggler, Migranten und Drogen. Gao ist für alle vier Winde offen“. Auf der anderen Seite des Flusses, im Nordosten, sieht man die riesige rosafarbene Düne – sie hat ihren Namen von dem Licht, das sie bei Sonnenauf- und -untergang ausstrahlt -, die einst eine Touristenattraktion war. Seit zehn Jahren wird sie nicht mehr von ausländischen Besuchern betreten, sondern ist einfach nur noch ein Überwinterungsort für Zugvögel.
Turbulentes Zusammenleben
Am 31. März 2012 drangen dschihadistische Gruppen, die mit den Unabhängigkeitsrebellen verbündet waren, in die Stadt ein, ohne auf Widerstand zu stoßen. Nach den Kämpfen in Ménaka, Tessalit, Aguelhoc und Kidal und dem Staatsstreich, der eine Woche zuvor den Präsidenten Amadou Toumani Touré gestürzt hatte, befand sich die malische Armee in einer Phase der Zerrüttung. „Im Morgengrauen wehten schwarze Fahnen in den Straßen“, berichtet Anass Maïga, Mitglied der Föderation der Organisationen des zivilen Widerstands in Gao (Force-G). „Die erste Zeit der Besetzung war von einer generellen Plünderung geprägt“, erklärt Charles Grémont, Historiker am Institut de recherche pour le développement.
Die Songhai-Gemeinschaft, die in Gao die Mehrheit stellt, erlebt die von den Tuareg der Nationalen Bewegung für die Befreiung des Azawad (MNLA) auferlegte Vormundschaft sehr schlecht. Zwischen ersteren, die nach der alten – und trügerischen – kolonialen Klassifizierung als „sesshaft“ gelten, und letzteren, die als „Nomaden“ abgestempelt werden, hat sich die Feindschaft in den 1990er Jahren vertieft. Die separatistischen Rebellionswellen, die zu dieser Zeit über die Region Gao hereinbrachen, führten als Reaktion darauf zur Gründung bewaffneter Milizen. Gao ist eine Grenzstadt, in der mehrere Welten aufeinandertreffen, deren Reibung gefährliche Funken der Gewalt schlägt.
Nach drei Monaten des tumultartigen Zusammenlebens vertrieben die radikalen Islamisten schließlich die Separatisten aus Gao, zur großen Erleichterung der Einwohner. „Der Name des neuen Herrschers der Stadt war in aller Munde: Mujao [Bewegung für Einheit und Dschihad in Westafrika, Ed.] Vor der Besetzung hatte niemand je von ihr gehört“, erzählt Abdourhamane Diallo, ein Einwohner. Die Scharia wurde angewendet. Der Kommissar der islamischen Polizei war ein Einheimischer aus Gao, Aliou Mahamane Touré. Seine Strafen waren grausam, aber man bekam Sicherheit, konnte sich frei bewegen, auch wenn Männer und Frauen in den öffentlichen Verkehrsmitteln getrennt befördert wurden. Viele Menschen aus der Region schlossen sich zu dieser Zeit der Mujao an“. Der zuvor zitierte Journalist beschreibt dennoch „eine angespannte Atmosphäre“: „Man konnte nicht in Clubs gehen, man konnte keine Musik hören“, erinnert er sich. Aber die wahre Gewalt bestand darin, dass sie Ausländer waren. Wir haben Hunderte von Moscheen in Gao, es waren nicht diese Leute, die uns den Islam hätten lehren können!“
Gezielte Ermordungen und Anschläge
Am 26. Januar 2013 nahmen die französischen Soldaten der Operation Serval, die François Hollande zwei Wochen zuvor eingeleitet hatte, die Stadt ihrerseits kampflos ein. Die Mujao-Männer lösten sich in Luft auf. Die nationale Armee fasst wieder Fuß in Gao, aber die Dschihadisten streifen weiterhin durch den Busch. Sie belästigen die französisch-malischen Truppen. Jahr für Jahr werden sie ihre Streitkräfte wieder aufstocken. Ihre Erben, die der Al-Qaida oder dem Islamischen Staat angehören, kontrollieren heute den Großteil der umliegenden ländlichen Gebiete. Nicht jedoch die Stadt selbst.
„Die Sicherheitslage in Gao begann sich nach dem Friedensabkommen von Algier im Jahr 2015 zu verschlechtern“, meint Anass Maïga. Von da an konnten sich die unterzeichnenden, teils rivalisierenden bewaffneten Gruppen frei bewegen. Auf offener Straße begegnet man ständig bewaffneten Männern, ohne zu wissen, wer sie sind. Die Stadt steht heute unter niemandes Kontrolle, obwohl Tausende von Soldaten dort stationiert sind“. Gao lebt im Rhythmus von Entführungen, gezielten Ermordungen und Anschlägen. Am 18. Januar 2017 kamen fast 60 malische Soldaten des Operativen Koordinierungsmechanismus (OCM) – aus den Reihen der ehemaligen Tuareg-Rebellion, der regierungsnahen Selbstverteidigungsmilizen und der nationalen Armee – bei der Explosion einer Autobombe ums Leben.
„In Gao geht es immer um die gleiche Frage: Wem gehört die Stadt?“, erklärt Charles Grémont. „Die Songhai sind der Ansicht, dass sie die historischen Eigentümer der Stadt sind. Doch die malische Regierung knüpfte in den 2000er Jahren Verbindungen zu arabischen Familien und Händlern, die eine starke Position erlangten. In Gao ist dieses politisch-militärisch-mafiöse System entstanden, das die Spannungen schürt.“ Anders als im weiter nördlich gelegenen Kidal, das vollständig in den Händen der ehemaligen Tuareg-Rebellen ist, beherrscht in Gao kein Akteur allein die Stadt. Ein ständig sich veränderndes Kräfteverhältnis bestimmt das Machtgleichgewicht.
Die Dünen und der Fluss
Die starken Bewegungen der Jugendlichen tragen zur Komplexität des Puzzles bei. Sie sind am Schnittpunkt mehrerer Phänomene: Gao hat eine sehr alte Stadtgeschichte, somit auch eine Geschichte der Straßenmobilisierung, und der Protest ist für die Songhai ein kultureller Reflex, ein Grund für ihren Stolz“, erklärt Anass Maïga. Die Elite von Gao ist auch in Bamako sehr einflussreich und verleiht den Protesten einen Resonanzboden.“ Mehr als in jeder anderen malischen Stadt entzünden die teils spontanen, teils instrumentalisierten Märsche der Jugendlichen die sozialen Netzwerke. Abdourhamane Diallo urteilt: „Es ist die Stadt des Nordens, die am stärksten mit dem Süden verbunden ist. Sie ist das Auffangbecken für alle Spannungen zwischen den Gemeinschaften. Jede zweite Nacht hört man Schüsse. Am nächsten Tag fragt sich jedes Viertel, ob es Vergeltungsmaßnahmen geben wird.“
Der Krieg entfremdet Gao nach und nach vom Rest des Landes. Während vor zehn Jahren die Fahrt aus der Hauptstadt noch 24 Stunden dauerte, braucht man heute „mindestens vier oder fünf Tage“, um die beiden Städte zu verbinden, wie die Einwohner berichten. Schuld daran sind der kaputte Asphalt und die Unsicherheit. Anass Maïga fährt fort: „Die Leute, die sich kein Flugzeug leisten können, fahren lieber über Niamey und Ouagadougou, als es auf der Straße zu versuchen. Man ist nie vor einer Mine oder einem Checkpoint der Dschihadisten sicher.“
Dennoch schwillt die Stadt weiter an, gespeist von den Vertriebenen aus den Dörfern und Weilern der Region, die vor der Gewalt oder den Drohungen der bewaffneten Gruppen geflohen sind. Charles Grémont bemerkt: „Gao ist auch die Verbindung zum Flusstal, zu den Menschen in den Dünen wie zu den Menschen am Fluss. Es gibt diese manchmal explosive Begegnung zwischen einer städtischen Tradition und einer ländlichen Verankerung.“ Hier gründete die Französin Sophie Pétronin ihre Association d’aide à Gao, die sich um mangelernährte Kinder kümmert. Sie lebte seit 2001 dort und sprach fließend Songhai. Am 24. Dezember 2016 wurde die humanitäre Helferin vor dem Gebäude ihrer NGO entführt. Sie befand sich fast vier Jahre lang in den Händen einer dschihadistischen Gruppe, die mit Al-Qaida verbunden ist, bevor sie im Herbst 2020 freigelassen wurde. Olivier Dubois wird heute von derselben Organisation festgehalten.
© 2021 liberation.fr

Er ist auch heute, nach fast 20 Monaten, immer noch in den Händen der Entführer.

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht.