1. „Le Dernier Refuge“: Die Rückkehr der Migranten in Afrika, ein Tabuthema, wie es selten gefilmt worden ist
Télérama – 14/06/22
An den Toren der Sahara existiert eine Anlaufstelle für Migranten, die sich auf den Weg machen. Aber auch für diejenigen, die zurückkehren, worüber man in Afrika nie spricht. Der Malier Ousmane Zoromé Samassékou hat darüber einen bemerkenswerten Dokumentarfilm gedreht.
2. Die letzte Zuflucht – Das Haus am Tor zur Sahara
arte.tv – 14.06.2022
Gao befindet sich am Tor zur Sahara. Jedes Jahr durchqueren Tausende Männer und Frauen aus ganz Afrika die malische Stadt. Viele von ihnen machen Halt in einem Haus, das der einzige Anlaufpunkt für Migrantinnen und Migranten auf dem Weg nach Europa ist.
3. Die Entstehung des Hauses des Migranten in Gao: About
maisonondumigrant – 2009-2020
Das Haus des Migranten wurde im März 2009 gegründet, um den Migranten zu helfen, die aus den algerischen Grenzstädten nach Mali abgeschoben wurden, sowie den Migranten, die sich auf der Durchreise in der Stadt Gao befanden.
DEUTSCH WEITER (IN VON MIR ETWAS VERBESSERTER DEEPL-ÜBERSETZUNG) UNTER DEN FRZ. ORIGINALEN
1. “Le Dernier Refuge” : le retour des migrants en Afrique, un tabou filmé comme rarement
Télérama – 14/06/22
Par Marie-Hélène Soenen
Foto (c) Les films du Balibari: « La migration est beaucoup moins traitée du point de vue des femmes, j’ai donc fait de Natacha, Esther et Kady les personnages principaux de mon film », Ousmane Zoromé Samassékou, réalisateur du « Dernier Refuge ». – „Migration wird viel weniger aus der Perspektive von Frauen behandelt, daher habe ich Natacha, Esther und Kady zu den Protagonistinnen meines Films gemacht“, Ousmane Zoromé Samassékou, Regisseur von „Dernier Refuge“.
Aux portes du Sahara existe un lieu d’accueil pour migrants en partance. Mais aussi pour ceux qui rentrent, ce dont on ne parle jamais en Afrique. Le Malien Ousmane Zoromé Samassékou en a tiré un remarquable documentaire. Rencontre.
Depuis le 10 juin, Arte a lancé sur Arte.tv puis à l’antenne « Generation Africa », une collection de vingt-cinq documentaires réalisés par des cinéastes africains. Diffusé mardi 14 juin à 22h30 et réalisé par le Malien Ousmane Zoromé Samassékou, le documentaire multiprimé Le Dernier Refuge est une immersion saisissante à la Maison du migrant, à Gao, aux portes du Sahara. Sous l’impulsion d’un missionnaire père blanc bouleversé par la condition de ceux qui se croisaient à ce carrefour de migrations, ce lieu singulier a ouvert ses portes en 2009. Il propose un refuge temporaire à ceux qui partent pour l’Europe, pleins de rêves et d’espoirs, comme à ceux qui, ayant échoué dans leur projet, reviennent exsangues de l’impitoyable désert ou d’Algérie. En filmant ces êtres de passage, Ousmane Zoromé Samassékou offre un regard rare sur les affres de la migration. Entretien.
Comment avez-vous découvert la Maison du migrant ?
Depuis des années, je songeais à réaliser un film sur la migration, car c’est une question qui hante ma famille : mon oncle est parti il y a trente-deux ans et n’a jamais donné signe de vie depuis. J’ai d’abord envisagé d’évoquer le sujet du retour difficile en questionnant la mémoire de cet oncle à travers la parole des membres de ma famille. Puis j’ai participé à un atelier organisé dans le cadre de « Generation Africa » [projet lancé par la société de production sud-africaine Steps, ndlr]. Là, un expert nigérien nous a raconté l’histoire fascinante de ce lieu et celle d’une de ses résidentes, Natacha, qui y était depuis plus de cinq ans et ne savait pas comment retourner chez elle. Quelques semaines plus tard, entre fin décembre 2018 et début janvier 2019, je suis parti découvrir ce refuge. J’ai tout de suite été saisi par Natacha, son silence, son regard perçant. À chaque arrivée de migrants, j’entendais de nouvelles histoires, qui finissaient par former un récit commun. J’ai eu envie de raconter l’histoire de mon oncle à travers toutes ces voix.
Quels sont les profils des personnes qui y sont hébergées ?
La Maison du migrant voit passer un pêle-mêle de profils. Son règlement prévoit un délai de dix jours maximum pour s’y refaire une santé, se reposer et se préparer pour le voyage retour. Ceux qui veulent rester plus longtemps le peuvent, à condition de ne pas végéter et de chercher du travail en ville. En réalité, lors de mes séjours là-bas, je n’ai pas trop vu ces règles s’appliquer, certains restent des mois ou des semaines sans rien faire, ont juste besoin de retrouver des forces. Natacha y est maintenant depuis plus de sept ans… J’avais construit mon dossier artistique autour de ce personnage et du désert. Mais j’ai rencontré Esther et Kady, deux adolescentes, lors du tout dernier tournage. Ces jeunes filles sont soudain arrivées avec leurs forts tempéraments et leurs vécus chaotiques, et sont devenues la grande histoire du film autour de laquelle se sont greffées les autres. La migration est beaucoup moins traitée du point de vue des femmes, j’ai donc fait de Natacha, Esther et Kady les personnages principaux de mon film.
Comment avez-vous fait accepter votre caméra par ces personnes si vulnérables ?
J’ai procédé à de longs repérages avant de sortir ma caméra. J’ai partagé leur quotidien, je leur racontais mon histoire familiale, j’écoutais la leur… Cela les touchait beaucoup de voir que je mangeais, dormais et me réveillais avec eux. Ils ont fini par me considérer comme l’un des leurs. Je leur expliquais aussi que je n’étais pas journaliste, et que mon but n’était pas de dénaturer leur histoire, comme c’est parfois le cas à la télé, où l’on montre surtout, pour le buzz et l’audience, des migrants qui meurent dans des embarcations, sans s’intéresser à leur vie antérieure, à leur humanité. La plupart ne savaient pas ce qu’est un documentaire, donc je leur ai montré mes précédents films et je leur ai expliqué que je voulais documenter leur vie comme elle est, sans y ajouter de commentaire. Qu’il fallait que leur histoire soit connue de tous. La migration est un sujet tellement tabou chez nous que ceux qui reviennent ont du mal à raconter ce qu’ils ont vécu.
Pourquoi ?
Dans notre inconscient collectif, en Afrique, un migrant est vu comme un guerrier qui se lève pour aller chercher la pitance pour sa famille, et ce guerrier, même s’il affronte un lion, ne doit pas se plaindre de son sort. Cela alimente beaucoup de faux rêves et l’idée que, lorsqu’on part, on doit forcément réussir.
Foto (c) Les films du Balibari: Pour beaucoup, migrer « c’est oser aller chercher le bonheur d’une famille. Et pour la majorité des Africains, c’est le plus beau des sacrifices », explique le réalisateur Ousmane Zoromé Samassékou. – Für viele bedeutet Migration „es zu wagen, das Glück einer Familie zu suchen. Und für die Mehrheit der Afrikaner ist es das schönste Opfer“, erklärt der Regisseur.
Comment expliquer que ce mythe persiste, alors que les périls et les échecs de la migration sont bien connus ?
Il y a bien sûr beaucoup d’échecs, de morts, mais aussi beaucoup de réussites. Quoi que l’on dise, de nombreux migrants s’en sortent, même si certains mentent et vendent des rêves. C’est tout un mélange de réalités, qui fait que chacun essaie de vivre son rêve. Les Africains sont très spirituels, chacun croit en quelque chose au-delà de la religion – son grigri, le marabout, les bénédictions de sa mère… Chacun croit à sa propre destinée. Si un ami est mort en route, il y en a un autre qui est bien arrivé en Europe et qui a pu s’y construire une belle vie… On se dit alors « pourquoi pas moi ? ». Beaucoup estiment que s’ils devaient y laisser leur peau, ce serait leur destin. Il est difficile de changer les mentalités. Bien au-delà de cela, l’aventure en elle-même est perçue comme une forme de réussite, de gloire. C’est oser aller chercher le bonheur d’une famille. Et pour la majorité des Africains, c’est le plus beau des sacrifices que l’on puisse faire. D’où la difficulté de revenir chez soi en situation d’échec : il s’agit de l’échec de toute une famille.
La Maison du migrant est là pour préparer ceux qui veulent partir aux dangers de la route, mais aussi ceux qui songent au retour. L’équipe prévient les migrants qui veulent rentrer chez eux de tout ce qu’ils devront supporter, leur permet de trouver de petites activités génératrices de revenus, leur fournit des soins ou des vêtements, afin qu’ils ne rentrent pas complètement amochés, mais en tant qu’êtres humains complets.
À la fin du film, malgré les avertissements d’Éric, le responsable de la Maison, Esther, alors 14 ans, part seule pour l’Algérie. Qu’est-elle devenue depuis le tournage ?
Nous sommes restés en contact, elle m’appelle même « tonton ». Mon équipe et moi avons mis en place une campagne pour l’aider, qui s’appelle « J’ai trois rêves ». Nous essayons de lui apporter notre soutien afin qu’elle puisse renouer avec la vie, car elle a très souvent des idées suicidaires. Elle ne veut plus retourner dans son pays d’origine, le Burkina Faso, où elle n’a plus de famille. Lorsqu’elle est partie en Algérie, nous avons pu la sortir des griffes d’un homme à Tamanrasset, qui voulait la faire passer en Libye, et nous l’avons fait placer dans une famille d’accueil. Aujourd’hui âgée de 16 ans et demi, elle vit dans un autre foyer à Alger et nous essayons de lui faire obtenir l’asile.
Votre film a fait le tour des festivals internationaux et y a décroché treize prix. Avez-vous pu le montrer au Mali ?
Une équipe d’impact nommée Best Impact Movies s’est constituée autour du film et cherche les financements pour le diffuser largement. Nous avons organisé une projection au Mali, avec un panel d’experts mais aussi de migrants qui sont venus témoigner, et une session de questions-réponses avec le public. [Au Mali], de nombreux spectateurs m’ont dit qu’ils ignoraient tout de la réalité de la migration, de l’existence de la Maison du migrant, qu’ils ne savaient pas que de jeunes filles aussi partaient… Mon objectif est qu’il soit vu largement dans les communautés maliennes les plus reculées, mais aussi dans d’autres pays d’Afrique, afin de créer un réel débat autour de la migration, qui reste hélas aujourd’hui quasi inexistant.
Bande d’annonce / Trailer :
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2. Le dernier refuge – À la porte du Sahel
arte.tv – 14.06.2022
À Gao, ville malienne à la frontière avec l’Algérie, les migrants qui veulent traverser le Sahel croisent ceux qui en reviennent. Le carrefour de destins en sursis.
C’est une ville où se percutent les rêves dorés des uns et les espoirs broyés des autres. À la frontière avec l’Algérie, Gao la malienne sert de point de passage pour les migrants en route vers l’Europe. Camerounais, Congolais, Guinéens, Ivoiriens, Burkinabè… : quand certains se préparent à traverser le Sahel, prêts à tout pour changer de vie, d’autres en reviennent et racontent leur passage en enfer. Tous se croisent à la „Maison du migrant„, à la fois point de chute et dernier refuge, hantée par les histoires de groupes armés, de police sans scrupules, de racket ou de tortures. La caméra d’Ousmane Zoromé Samassékou s’immerge dans ce carrefour symbolique où le transit de ceux qui continuent leur route dans le désert, et de ceux qui doivent repartir chez eux, augure surtout d’un avenir bien sombre. Le dernier refuge restitue cet entre-deux existentiel, point de bascule où chacun doute, questionne et tente d’y croire. „Cette mer de sable scellera nos destinées“, prophétise un des exilés, tandis que le responsable de la „Maison“ tente de dissuader les candidats au départ, en particulier les jeunes femmes. L’instantané poignant d’une Afrique entre détresse et instinct de survie.
Réalisation : Ousmane Samassékou
Avec: Esther Dorothee Safiatou, Kadijatou Ouattara, Natacha Akim, Eric Alain Kamdem, ….
Pays : Mali, France, Afrique du Sud
Année : 2022
Durée : 54 min – Disponible : Du 07/06/2022 au 26/08/2023
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3. L’origine de la Maison du Migrant: Qui sommes-nous?
maisondumigrant – 2009-2020
La maison du migrant a été créée en Mars 2009 pour porter assistance aux migrants refoulés massivement des villes frontalières algériennes vers le Mali et aussi les migrants en transit dans la ville de Gao.
L’idée fut portée par les Missionnaires d’Afrique (les Pères Blancs) qui furent choqués des conditions dans lesquelles arrivaient les migrants massivement et séjournaient dans la ville de Gao ; sans un toit ni de quoi manger. Ainsi, ils décidèrent d’apporter un appui à ces personnes en leur offrant un toit au sein de la paroisse catholique de Gao.
Au départ du projet en 2009, la maison du migrant collaborait avec les services du CICR et de la croix rouge malienne à Gao qui y amenaient la plupart des migrants en allant récupérer ces derniers au niveau des frontières.
La maison du migrant ayant une faible capacité, l’église catholique de Gao mettait à disposition au besoin des locaux supplémentaires pour héberger tous les migrants sans distinction quelconque lors de leur séjour temporaire dans la ville de Gao.
Les migrants que la Maison accueille ne sont pas que des ressortissants de l’Afrique subsaharienne mais ils viennent aussi d’autres horizons compte tenu de la position géographique de la ville de Gao qui est un lieu de transit par excellence pour qui veut se rendre en Afrique du Nord, ensuite l’Europe dans le cadre de la migration dite irrégulière dont le motif de voyage est la recherche d’un avenir meilleur. A la suite des évènements de 2012 ou la ville de Gao a été sous l’occupation djihadiste, la Maison du migrant a été pillée, puis fermée avant de rouvrir ses portes le 1er Août 2014. Depuis cette date elle est sous l’aile de la Caritas Mali du diocèse de Mopti et sous la responsabilité de la coordination diocésaine de Mopti.
© 2020 maisondumigrant.com
LISEZ AUSSI : „Le dernier refuge“ sur le grand écran du Magic Cinéma [de Bamako] ce soir portant sur la sortie nationale au Mali le 6 mars 2022. (par le site Kone’xion Culture).
1. „Le Dernier Refuge“: Die Rückkehr der Migranten in Afrika, ein Tabuthema, wie es selten gefilmt worden ist
Télérama – 14/06/22
Von Marie-Hélène Soenen
An den Toren der Sahara existiert eine Anlaufstelle für Migranten, die sich auf den Weg machen. Aber auch für diejenigen, die zurückkehren, worüber man in Afrika nie spricht. Der Malier Ousmane Zoromé Samassékou hat darüber einen bemerkenswerten Dokumentarfilm gedreht.
Seit dem 10. Juni hat Arte auf Arte.tv und anschließend auf dem Kanal „Generation Africa“ eine Serie von 25 Dokumentarfilmen gestartet, die von afrikanischen Filmemachern gedreht wurden. Der mehrfach preisgekrönte Dokumentarfilm Le Dernier Refuge (Die letzte Zuflucht) … ist ein beeindruckendes Eintauchen in das „Haus des Migranten“ in Gao, am Rande der Sahara. Auf Anregung eines Missionars der weißen Väter, den die Situation der Menschen, die an diesem Knotenpunkt der Migration aufeinander trafen, erschütterte, öffnete dieser einzigartige Ort 2009 seine Türen. Er bietet sowohl denjenigen, die voller Träume und Hoffnungen nach Europa aufbrechen, als auch denjenigen, die in ihrem Vorhaben gescheitert sind und ausgezehrt aus der unbarmherzigen Wüste oder aus Algerien zurückkehren, einen vorübergehenden Zufluchtsort. Indem er diese Menschen auf der Durchreise filmt, bietet Ousmane Zoromé Samassékou einen seltenen Blick auf die Schrecken der Migration. Interview.
Wie sind Sie auf das Maison du migrant gestoßen?
Ich hatte schon seit Jahren mit dem Gedanken gespielt, einen Film über Migration zu drehen, da dieses Thema meine Familie verfolgt: Mein Onkel ist vor 32 Jahren weggegangen und hat seitdem nie wieder etwas von sich hören lassen. Zunächst wollte ich das Thema der schwierigen Rückkehr aufgreifen, indem ich die Erinnerung an diesen Onkel durch die Aussagen meiner Familienmitglieder erforschte. Dann nahm ich an einem Workshop teil, der im Rahmen von „Generation Africa“ [ein von der südafrikanischen Produktionsfirma Steps initiiertes Projekt, Anm. d. Red.] Dort erzählte uns ein nigrischer Experte die faszinierende Geschichte dieses Ortes und die einer seiner Bewohnerinnen, Natacha, die seit über fünf Jahren dort lebte und nicht wusste, wie sie wieder nach Hause kommen sollte. Einige Wochen später, zwischen Ende Dezember 2018 und Anfang Januar 2019, machte ich mich auf den Weg, um diesen Zufluchtsort zu erkunden. Ich war sofort von Natacha ergriffen, von ihrem Schweigen, ihrem durchdringenden Blick. Bei jeder Ankunft von Migranten hörte ich neue Geschichten, die schließlich ein gemeinsames Narrativ bildeten. Ich hatte das Bedürfnis, die Geschichte meines Onkels durch all diese Stimmen zu erzählen.
Welche Profile haben die Menschen, die dort untergebracht sind?
Das Haus des Migranten wird von einer bunten Mischung von Menschen besucht. Die Regeln sehen vor, dass man maximal zehn Tage Zeit hat, um sich zu erholen, auszuruhen und sich auf die Rückreise vorzubereiten. Wer länger bleiben will, kann dies tun, vorausgesetzt, er vegetiert nicht vor sich hin und sucht in der Stadt nach Arbeit. In der Realität habe ich bei meinen Aufenthalten dort nicht allzu oft erlebt, dass diese Regeln gelten, manche bleiben Monate oder Wochen lang untätig, müssen einfach nur wieder zu Kräften kommen. Natacha ist nun seit über sieben Jahren dort … Ich hatte meine Arbeit um diese Protagonistin und die Wüste herum konstruiert. Doch bei den allerletzten Dreharbeiten lernte ich Esther und Kady kennen, zwei Teenager. Diese Mädchen tauchten plötzlich mit ihren starken Temperamenten und chaotischen Lebensläufen auf und wurden zur großen Geschichte des Films, um die sich die anderen rankten. Migration wird viel weniger aus der Perspektive von Frauen behandelt, daher habe ich Natacha, Esther und Kady zu den Hauptdarstellerinnen meines Films gemacht.
Wie brachten Sie diese so verletzlichen Menschen dazu, Ihre Kamera zu akzeptieren?
Ich habe mich lange umgesehen, bevor ich meine Kamera herausholte. Ich teilte ihren Alltag, erzählte ihnen die Geschichte meiner Familie und hörte mir ihre Geschichte an… Es berührte sie sehr, dass ich mit ihnen aß, schlief und aufwachte. Schließlich betrachteten sie mich als einen der Ihren. Ich erklärte ihnen auch, dass ich kein Journalist sei und dass es nicht mein Ziel sei, ihre Geschichte zu verfälschen, wie es manchmal im Fernsehen der Fall ist, wo vor allem Migranten, die in Booten sterben, gezeigt werden, um Aufmerksamkeit und Einschaltquoten zu erzielen, ohne dass man sich für ihr vorheriges Leben und ihre Menschlichkeit interessiert. Die meisten wussten nicht, was ein Dokumentarfilm ist, also zeigte ich ihnen meine früheren Filme und erklärte ihnen, dass ich ihr Leben so dokumentieren wollte, wie es ist, ohne einen Kommentar hinzuzufügen. Dass ihre Geschichte allen bekannt werden müsse. Migration ist bei uns ein so großes Tabuthema, dass es den Rückkehrern schwerfällt, über ihre Erlebnisse zu berichten.
Warum ist das so?
In unserem kollektiven Unterbewusstsein wird ein Migrant in Afrika als Krieger gesehen, der sich aufmacht, um Nahrung für seine Familie zu besorgen, und dieser Krieger darf sich, selbst wenn er gegen einen Löwen kämpfen muss, nicht über sein Schicksal beschweren. Dies nährt viele falsche Träume und die Vorstellung, dass man, wenn man aufbricht, zwangsläufig Erfolg haben muss.
Wie lässt sich erklären, dass sich dieser Mythos hartnäckig hält, obwohl die Gefahren und Fehlschläge der Migration sehr wohl bekannt sind?
Natürlich gibt es viele Fehlschläge, viele Tote, aber auch viele Erfolge. Egal, was man sagt, viele Migranten schaffen es, auch wenn einige lügen und Träume verkaufen. Es ist ein Mix aus verschiedenen Realitäten, der dazu führt, dass jeder versucht, seinen Traum zu leben. Die Afrikaner sind sehr spirituell, jeder glaubt an etwas jenseits der Religion – sein Grigri, den Marabout, die Segenswünsche seiner Mutter… Jeder glaubt an sein eigenes Schicksal. Wenn ein Freund unterwegs gestorben ist, gibt es einen anderen, der gut in Europa angekommen ist und sich dort ein schönes Leben aufbauen konnte… Man denkt dann: „Warum nicht ich?“. Viele sind der Meinung, dass es ihr Schicksal sei, wenn sie dort ihr Leben lassen müssten. Es ist schwierig, die Mentalität zu ändern. Darüber hinaus wird das Abenteuer an sich als eine Form des Erfolgs und des Ruhms angesehen. Es bedeutet, sich zu trauen, das Glück einer Familie zu suchen. Und für die meisten Afrikaner ist es das größte Opfer, das man bringen kann. Daher die Schwierigkeit, in einer Situation des Scheiterns nach Hause zurückzukehren: Es handelt sich um das Scheitern einer ganzen Familie.
Das Migrantenhaus ist dazu da, diejenigen, die gehen wollen, auf die Gefahren des Weges vorzubereiten, aber auch diejenigen, die an die Rückkehr denken. Das Team warnt die Migranten, die nach Hause zurückkehren wollen, vor all dem, was auf sie zukommt, hilft ihnen, kleine einkommensschaffende Tätigkeiten zu finden, versorgt sie mit medizinischer Behandlung oder Kleidung, damit sie nicht völlig zerschlagen, sondern als vollständige Menschen zurückkehren.
Am Ende des Films macht sich die damals 14-jährige Esther trotz der Warnungen von Eric, dem Leiter des Hauses, allein auf den Weg nach Algerien. Was ist seit den Dreharbeiten aus ihr geworden?
Wir sind in Kontakt geblieben, sie nennt mich sogar „tonton“ (Onkel). Mein Team und ich haben eine Kampagne ins Leben gerufen, um ihr zu helfen, die den Namen „J’ai trois rêves“ (Ich habe drei Träume) trägt. Wir versuchen, sie zu unterstützen, damit sie wieder an ihr Leben anknüpfen kann, denn sie hat sehr oft Selbstmordgedanken. Sie will nicht mehr in ihr Heimatland Burkina Faso zurückkehren, wo sie keine Familie mehr hat. Als sie nach Algerien ging, konnten wir sie aus den Fängen eines Mannes in Tamanrasset befreien, der sie nach Libyen schmuggeln wollte, und sie in eine Pflegefamilie bringen. Heute ist sie schon 16 Jahre alt, lebt in einem anderen Heim in Algier und wir versuchen, ihr Asyl zu vermitteln.
Ihr Film ist auf internationalen Festivals gelaufen und hat dort dreizehn Preise gewonnen. Konnten Sie ihn auch in Mali zeigen?
Ein Impact-Team namens Best Impact Movies hat sich um den Film herum gebildet und sucht nach Finanzmitteln, um ihn weithin zu verbreiten. Wir haben in Mali eine Vorführung mit einer Expertenrunde, aber auch mit Migranten, die als Zeugen auftraten, und einer Frage-und-Antwort-Runde mit dem Publikum organisiert. …Mein Ziel ist es, dass der Film von möglichst vielen Menschen in den entlegensten Gemeinschaften Malis, aber auch in anderen afrikanischen Ländern gesehen wird, um eine echte Debatte über Migration zu entfachen, die es heute leider kaum gibt.
© 2022 telerama.fr
2. Die letzte Zuflucht – Das Haus am Tor zur Sahara
arte.tv – 14.06.2022
Gao befindet sich am Tor zur Sahara. Jedes Jahr durchqueren Tausende Männer und Frauen aus ganz Afrika die malische Stadt. Viele von ihnen machen Halt in einem Haus, das der einzige Anlaufpunkt für Migrantinnen und Migranten auf dem Weg nach Europa ist. In dem Haus werden sie betreut, beraten und vor Gefahren gewarnt. Wie eine fragile Festung trotzt es der Wüste …
Seit Jahrzehnten ist Gao eine wichtige Durchlaufstation für Migrantinnen und Migranten auf ihrem weiten Weg nach Europa. Die malische Stadt in der Sahelzone wurde aber auch zur Zuflucht für all jene, deren Traum von Europa ausgeträumt ist und die wieder zurückkehren müssen. An einem Ort laufen ihre Wege zusammen: im „Haus des Migranten“.
Das Migrationszentrum nimmt jedes Jahr Hunderte Menschen auf, die der Hölle zu entkommen suchen: die Unerschrockenen, die es unermüdlich immer wieder versuchen, und jene, die sich zum ersten Mal nach Europa aufmachen. Sie kommen aus ganz Afrika: Mali, Kamerun, Burkina Faso, Kongo, Ghana, Guinea, Niger, Elfenbeinküste, Liberia, Angola, Senegal … Das Haus mit den bunten Mauern nimmt sie alle auf, mit ihren Ängsten, ihrer Trauer, ihren Hoffnungen. Hier werden sie betreut, aber auch vor den Hindernissen und Gefahren gewarnt, die sie auf ihrem Weg erwarten.
Esther und Kady sind 15 und 16 Jahre alt. Die Teenager aus Burkina Faso machen im Haus Halt und sammeln Kräfte für ihre Weiterreise in Richtung Norden. Sie freunden sich mit der Migrantin Natacha an, die im Laufe der Jahre und der erlebten Schicksalsschläge jede Hoffnung auf ein Wiedersehen mit ihren Angehörigen verloren hat. Die drei bilden eine Art Familie und teilen Momente voller Freude, Hoffnung und Fürsorglichkeit.
Doch für Esther und Kady zeichnet sich eine andere Reise ab als für viele andere Migrantinnen und Migranten, deren Weg von Scheitern und traumatischen Erlebnissen gezeichnet ist. Derweil trotzt das Haus der Wüste – wie eine fragile Festung, die den Flüchtenden Träume und Alpträume einflüstert.
Regie : Ousmane Samassékou
Mit: Esther Dorothee Safiatou, Kadijatou Ouattara, Natacha Akim, Eric Alain Kamdem u.a.
Land : Mali, Frankreich, Südafrika
Jahr : 2022
Dauer : 54 Min. – Verfügbar vom 07/06/2022 bis 26/08/2023
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3. Die Entstehung des Hauses des Migranten in Gao: About
maisonondumigrant – 2009-2020
Das Haus des Migranten wurde im März 2009 gegründet, um den Migranten zu helfen, die aus den algerischen Grenzstädten nach Mali abgeschoben wurden, sowie den Migranten, die sich auf der Durchreise in der Stadt Gao befanden.
Die Idee dazu kam von den Afrikamissionaren (Weiße Väter), die von den Bedingungen schockiert waren, unter denen die Migranten in Massen ankamen und sich in der Stadt Gao aufhielten; ohne ein Dach über dem Kopf oder etwas zu essen zu haben. So beschlossen sie, diese Menschen zu unterstützen, indem sie ihnen in der katholischen Gemeinde in Gao ein Dach über dem Kopf boten.
Zu Beginn des Projekts im Jahr 2009 arbeitete das Migrantenhaus mit dem IKRK und dem malischen Roten Kreuz in Gao zusammen, die die meisten Migranten an den Grenzen abholten und hierher brachten.
Da das Haus des Migranten nur über eine geringe Kapazität verfügte, stellte die katholische Kirche in Gao zusätzliche Räumlichkeiten zur Verfügung, um alle Migranten ohne jegliche Unterscheidung während ihres vorübergehenden Aufenthalts in der Stadt Gao unterzubringen.
Die Migranten, die das Haus beherbergt, stammen nicht nur aus Subsahara-Afrika, sondern auch aus anderen Ländern, da die Stadt Gao aufgrund ihrer geografischen Lage ein Transitort par excellence für Menschen ist, die im Rahmen der sogenannten irregulären Migration nach Nordafrika und anschließend nach Europa gelangen wollen, wobei der Grund für die Reise die Suche nach einer besseren Zukunft ist. Nach den Ereignissen im Jahr 2012, als die Stadt Gao unter dschihadistischer Besatzung stand, wurde das Haus des Migranten geplündert und geschlossen, bevor es am 1. August 2014 wieder seine Pforten öffnete. Seitdem steht es unter den Fittichen der Caritas Mali der Diözese Mopti und unter der Verantwortung der diözesanen Koordination von Mopti.
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