AMINATA DRAMANE TRAORÉ, GLOBALISIERUNGSKRITIKERIN, HAT SICH ZUR LAGE IN MALI GEÄUSSERT – Interview de l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré qui explique la souveraineté du Mali

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1a. Aminata Dramane Traoré spricht über Dschihadismus, Souveränität… Eine neue Etappe der Rekolonialisierung des Sahel-Sahara-Streifens durch den Imperialismus
Le Matin – 16 Feb 2023
Der sogenannte „Anti-Dschihad-Krieg“, der seit mehr als einem Jahrzehnt im Sahel-Sahara-Streifen geführt wird, ist in Wirklichkeit nur ein Versuch der imperialistischen Rekolonialisierung mit Waffengewalt. Dies ist jedenfalls die Überzeugung, die Aminata Dramane Traoré … vertritt. Sie freut sich über die „wiedererlangte Souveränität“ Malis und skizziert realistische Alternativen zur Wahrung der bisherigen Errungenschaften in dieser Sache. Eine Zusammenfassung der Le-Matin-Redaktion.
„Da die Souveränität ein tägliches Streben ist, müssen die Errungenschaften aufrechterhalten und konsolidiert werden“! Dies ist einer der wichtigsten Ratschläge, die Frau Aminata Dramane Traoré den Maliern in dem Interview gibt, das unsere Kollegen vom „Journal du Mali“ am 12. Januar veröffentlicht haben.
1b. Aminata Dramane Traoré: „Die UNO steht unter dem Befehl der Mitglieder des Sicherheitsrates und nicht hinter dem Interesse der souveränen Völker“
Journal du Mali – 12.01.2023
Das vollständige Interview

DEUTSCH WEITER (#1a IN VON MIR ETWAS VERBESSERTER DEEPL-ÜBERSETZUNG) UNTER DEM FRZ. ORIGINAL

MORE  Aminata Dramane Traoré, l’activiste qu’on appelle aussi Nyéléni => in MALI-INFORMATIONEN
Explication: Ɲelenin est un nom propre dans l’histoire, c’est une dame bamanan qui était la fille unique de ses parents. Elle travaillait comme les hommes à son temps, et ses récoltes étaient inégalables.
C’est pourquoi au Mali, quand on veut donner une médaille à une dame qui travaille beaucoup, et avec du succès, on l’honore par le nom ɲelenin.

1a. Aminata Dramane Traore parle du jihadisme, la souveraineté… Une nouvelle étape de la recolonisation de la bande sahélo-saharienne par l’impérialisme
Le Matin – 16 Fév 2023

Foto (c) maliweb: AMINATA DRAMANE TRAORÉ

La guerre dite « anti-djihadiste », en cours dans la bande sahélo-saharienne depuis plus d’une décennie, n’est en réalité qu’une tentative de recolonisation impérialiste par les armes. Telle est en tout cas la conviction assumée par Mme Aminata Dramane Traoré (chercheur, sociologue, écrivaine et altermondialiste) dans une récente interview accordée à « JDM » (Journal du Mali/l’hebdo N°405 du 12 au 18 janvier 2023). Elle se réjouit de la « souveraineté retrouvée » du Mali et balise les alternatives réalistes pour sauvegarder les acquis en la matière. Synthèse de la rédaction.
Par Naby
« La souveraineté étant une quête de tous les jours, les acquis doivent être entretenus et consolidés » ! C’est l’un des principaux conseils donnés aux Maliens par Mme Aminata Dramane Traoré dans l’entretien publié par nos confrères de « Journal du Mali » (JDM) le 18 janvier 2023. Elle fait allusion à l’institution d’une « Journée nationale de la souveraineté retrouvée » célébrée désormais tous les 14 janvier ! Un conseil d’autant précieux que, rappelle-t-elle, dans la guerre dite « anti-djihadiste » est en réalité sous nos cieux « une nouvelle étape de l’impérialisme et de la recolonisation par l’intervention militaire ».
« J’ai pris part à la mobilisation du 14 janvier 2022 (qui a motivé l’institution de Journée nationale de la souveraineté retrouvée) parce qu’indignée par les sanctions infligées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA. C’est un combat d’avant-garde en raison de l’importance stratégique des enjeux de souveraineté de nos jours. Ils sont politiques, géopolitiques, militaires, sécuritaires, mais aussi économiques, sociaux, culturels et écologiques », indique-t-elle. Et d’ajouter avec une forte conviction, « un jalon important vers l’affirmation de notre souveraineté a donc été franchi ce jour-là, 14 janvier 2022 » ! Dans leur quête de souveraineté, souligne la sociologue, « les autorités de la Transition ont pris de nombreuses décisions qui ont créé des tensions avec certains partenaires, notamment la France ou certains voisins ». Et de s’interroger : « cette quête doit-elle être aussi conflictuelle » ?
Des choix de partenariat souverainement redéfinis malgré les pressions et les menaces
En tout cas, le Mali a souverainement redéfini ses alliances dans une période très polarisée, notamment par le conflit russo-ukrainien. « La guerre en Ukraine jette une lumière crue sur les buts des guerres des temps présents, dont celle qui a été imposée au Mali au nom de l’anti-terrorisme. Depuis 2012, je n’ai pas cessé de contester et de déconstruire ce narratif français à la lumière de ce que je sais des interventions militaires étrangères. J’ai exprimé mon désaccord en ayant à l’esprit ce qui s’était passé en Irak et surtout en Libye », rappelle Aminata Dramane Traoré.
Pour la chercheuse, nos relations avec l’Occident, notamment avec la France, sont à « repenser et à refonder » dans le sens du respect et de l’écoute mutuels sur « tous les sujets, y compris ceux qui fâchent comme le soutien de la France aux terroristes ». En s’y refusant, rappelle l’écrivaine engagée, « Paris conforte l’idée selon laquelle elle est au-dessus du droit international, qu’elle prétend défendre, et aggrave la crise de confiance qui remonte aux premières heures de l’Opération Serval, suite à l’interdiction de l’accès à Kidal aux FAMa ».
On comprend alors qu’elle avoue avoir ressenti le départ de l’armée française de notre pays avec une légitime fierté. Et cela d’autant plus que la mission au nom de laquelle l’Opération Barkhane a par exemple été déployée dans le Sahel était loin d’être atteint. « La situation sécuritaire ne s’est guère améliorée depuis…», a déploré Aminata Dramane dans l’entretien accordé à JDM. Et de préciser, «il en est ainsi parce que le diagnostic est erroné. Les conséquences sont érigées en causes. Nombreux sont les analystes avisés qui rappellent que le terrorisme est un mode opératoire et non un ennemi spécifique. Le phénomène prend de l’ampleur au fur et à mesure que les mécanismes du pillage de nos richesses, du délitement du lien social et de la destruction de l’environnement s’accentuent au profit des banques, des grandes entreprises et de leurs actionnaires ».
La célèbre altermondialiste indexe alors le « néolibéralisme » notre « ennemi principal ». N’en déplaisent à « nos élites qui s’interdisent de le nommer pour ne pas scier la branche de l’arbre sur laquelle elles sont assises ». Et pourtant, il est temps que celles-ci (élites) se réveillent pour se soustraire de cette dépendance politico-mentale car, prévient Aminata Dramane, « les discours contre les politiques françaises ont largement contribué à l’éveil des consciences et à la libération de la parole… Les dirigeants qui succéderont aux militaires se rabaisseront aux yeux de leurs concitoyens et des opinions publiques en jouant au béni-oui-ouisme ».
Briser le joug néolibéral pour mieux transformer notre économie en fonction de nos besoins de développement
S’ils veulent rester sur la même longueur d’ondes que leurs peuples et garder ainsi leur confiance, ils doivent faire des choix économiques et politiques en droite ligne avec des préoccupations réelles des populations. Pour la sociologie, «il ne s’agit pas d’approfondir les politiques néolibérales au nom d’une prétendue intégration dans l’économie mondiale. Mais, à la lumière des inégalités entre nations et à l’intérieur de chaque pays, de réinventer l’économie afin qu’elle devienne une réponse à la faim, à la soif, à la peur et à la haine ».
Autrement, pour atteindre notre souveraineté, nous avons donc besoin de transformer notre économie. Et pour l’icône de la lutte altermondialiste, «la tâche est colossale et exaltante ». Et comme de nombreux économistes Kako Nubukpo (commissaire de l’UEMOA) elle plaide pour la révision de fond en comble des accords de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (UE ACP), du néoprotectionnisme, du « juste échange » (la liste n’est pas exhaustive).
Au finish, Mme Aminata Dramane Traoré plaide pour « une pensée économique et politique autonome, nourrie des enseignements de ces 62 ans d’essais de développement, la confiance en nous-mêmes et en les autres, la solidarité, dont le patriotisme économique est l’une des clés. On achète et on consomme malien et africain au lieu de continuer à importer tout et n’importe quoi, dont les restes des consommateurs des pays émergés ou émergents ». Il faut également « une intégration sous-régionale basée non pas sur la compétition à mort, mais sur la conscience de notre communauté de destin et des valeurs que nous avons en partage ». Et naturellement elle souhaite que les femmes et les jeunes soient « les fers de lance de cette quête d’alternatives »…
Comme on peut le constater, Aminata Dramane Traoré n’a pas dérogé à sa tradition d’appuyer fort sur la plaie en disant crue ce qui ne va pas et surtout en proposant des alternatives pertinentes, réalistes, donc crédibles. Elle reste donc cette grande Nyéléni des temps modernes déterminée à contribuer à l’amélioration de l’environnement (le pavage des rues de son quartier Missira, la conception d’un marché malien des produits faits main) et du bien-être des populations autour d’elle ; à s’investir dans la défense des droits des migrants et des réfugiés et dans celle de son pays et de l’Afrique afin d’éviter qu’ils ne continuent à être piétinés et humiliés partout. Et elle a de qui tenir cet engagement citoyen, patriotique et panafricain : de Bintou Sidibé, sa Maman !
© 2023 Le Matin

1b. Aminata Dramane Traoré : « l’ONU est aux ordres des membres du Conseil de sécurité et non à l’écoute des peuples souverains »
Journal du Mali – 12.01.2023
Propos recueillis par Boubacar Sidiki Haidara
JdM: Sociologue, écrivaine, militante altermondialiste, Aminata Dramane Traoré a plusieurs cordes à son arc et autant de combats à mener. Depuis toujours, ou presque, elle questionne le pré-établi, pousse l’analyse et dénonce au besoin. Ses prises de position vont de la dénonciation de la politique française en Afrique au néolibéralisme ou encore aux questions des droits des femmes. Toujours avec l’intensité qui la caractérise, l’ancienne ministre de la Culture répond à nos questions.

JdM: Le Mali célèbre ce 14 janvier la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Estimez-vous que nous le pays a vraiment recouvré sa souveraineté ?
Aminata Dramane Traoré: J’ai pris part à la mobilisation du 14 janvier 2022 parce qu’indignée par les sanctions infligées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA. … La souveraineté étant une quête de tous les jours, les acquis doivent être entretenus et consolidés. Tel est le sens à donner à la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ».
…TROUVEZ L’INTERVIEW EN INTÉGRALITÉ ICI
© 2023 journaldumali.com

1a. Aminata Dramane Traore spricht über Dschihadismus, Souveränität… Eine neue Etappe der Rekolonialisierung des Sahel-Sahara-Streifens durch den Imperialismus
Le Matin – 16 Feb 2023
Der sogenannte „Anti-Dschihad-Krieg“, der seit mehr als einem Jahrzehnt im Sahel-Sahara-Streifen geführt wird, ist in Wirklichkeit nur ein Versuch der imperialistischen Rekolonialisierung mit Waffengewalt. Dies ist jedenfalls die Überzeugung, die Aminata Dramane Traoré (Forscherin, Soziologin, Schriftstellerin und Globalisierungskritikerin) in einem kürzlich veröffentlichten Interview mit „JDM“ (l’hebdo Journal du Mali N°405) vertritt. Sie freut sich über die „wiedererlangte Souveränität“ Malis und skizziert realistische Alternativen zur Wahrung der bisherigen Errungenschaften in dieser Sache. Eine Zusammenfassung der Le-Matin-Redaktion.
Von Naby
„Da die Souveränität ein tägliches Streben ist, müssen die Errungenschaften aufrechterhalten und konsolidiert werden“! Dies ist einer der wichtigsten Ratschläge, die Frau Aminata Dramane Traoré den Maliern in dem Interview gibt, das unsere Kollegen vom „Journal du Mali“ am 12. Januar veröffentlicht haben. Sie spielt damit auf die Einführung eines „Nationalen Feiertages der wiedererlangten Souveränität“ an, der künftig an jedem 14. Januar begangen werden soll! Dieser Rat ist umso wertvoller, als der sogenannte „Anti-Dschihad-Krieg“ in Wirklichkeit „eine neue Etappe des Imperialismus und der Rekolonialisierung durch militärische Intervention“ ist.
Ich habe an der Mobilisierung vom 14. Januar 2022 teilgenommen (die die Einführung des Nationalen Feiertages der wiedererlangten Souveränität ausgelöst hat), weil ich über die Sanktionen empört war, die unserem Land von der ECOWAS und der UEMOA auferlegt worden waren. Es ist ein Kampf der Avantgarde, aufgrund der strategischen Bedeutung der Aspekte der Souveränität in unserer Zeit. Sie sind politischer, geopolitischer, militärischer, sicherheitspolitischer, aber auch wirtschaftlicher, sozialer, kultureller und ökologischer Natur“, sagt sie. Sie fügt mit starker Überzeugung hinzu: „An diesem Tag, dem 14. Januar 2022, wurde also ein wichtiger Meilenstein auf dem Weg zur Durchsetzung unserer Souveränität erreicht!“ In ihrem Streben nach Souveränität, so die Soziologin, „haben die Übergangsbehörden zahlreiche Entscheidungen getroffen, die zu Spannungen mit bestimmten Partnern, insbesondere Frankreich oder bestimmten Nachbarn, geführt haben“. Und sie fragt sich: „Muss dieses Streben so konfliktreich sein?“
Souverän neu definierte Entscheidungen über Partnerschaften trotz Druckausübung und Drohungen
Auf jeden Fall hat Mali seine Bündnisse in einer sehr stark polarisierten Zeit, insbesondere durch den russisch-ukrainischen Konflikt, souverän neu definiert. „Der Krieg in der Ukraine wirft ein grelles Licht auf die Ziele der Kriege der Gegenwart, einschließlich des Krieges, der Mali im Namen der Terrorismusbekämpfung aufgezwungen wurde. Seit 2012 habe ich nicht aufgehört, dieses französische Narrativ im Lichte dessen, was ich über ausländische Militärinterventionen weiß, in Frage zu stellen und zu dekonstruieren. Ich habe meine Ablehnung mit Blick auf die Geschehnisse im Irak und vor allem in Libyen zum Ausdruck gebracht“, erinnert Aminata Dramane Traoré.
Für die Wissenschaftlerin müssen unsere Beziehungen zum Westen, insbesondere zu Frankreich, „überdacht und neu begründet“ werden, im Sinne von gegenseitigem Respekt und Zuhören bei „allen Themen, auch bei solchen, die wütend machen, wie die Unterstützung von Terroristen durch Frankreich“. Indem Paris sich weigert, so die engagierte Schriftstellerin, „bestärkt es die Vorstellung, dass es über dem internationalen Recht steht, das es zu verteidigen vorgibt, und verschärft die Vertrauenskrise, die bis in die ersten Stunden der Operation Serval zurückreicht, nachdem den FAMa der Zugang zu Kidal verwehrt wurde“.
Es ist daher verständlich, dass sie zugibt, den Abzug der französischen Armee aus unserem Land mit berechtigtem Stolz empfunden zu haben. Dies gilt umso mehr, als die Mission, in deren Namen die Operation Barkhane beispielsweise in der Sahelzone eingesetzt wurde, bei weitem nicht erfüllt war. „Die Sicherheitslage hat sich seither kaum verbessert… Das ist so, weil die Diagnose falsch ist. Die Folgen werden zu Ursachen gemacht. Viele sachkundige Analysten erinnern daran, dass der Terrorismus eine Operationsweise und kein spezifischer Feind ist. Das Phänomen nimmt in dem Maße zu, in dem die Mechanismen der Ausplünderung unseres Reichtums, des Abbaus der sozialen Bindungen und der Umweltschädigung zum Vorteil der Banken, der Großunternehmen und ihrer Aktionäre verschärft werden“.
Die berühmte Globalisierungskritikerin bezeichnet den „Neoliberalismus“ als unseren „Hauptfeind“. Das mögen „unsere Eliten nicht, die es sich verbieten, ihn beim Namen zu nennen, um nicht den Ast abzusägen, auf dem sie sitzen“.
(Fortsetzung folgt bald)

1b. Aminata Dramane Traoré: „Die UNO steht unter dem Befehl der Mitglieder des Sicherheitsrates und nicht hinter dem Interesse der souveränen Völker“
Journal du Mali – 12.01.2023
Das Gespräch wurde von Boubacar Sidiki Haidara geführt.
DAS VOLLSTÄNDIGE INTERVIEW HIER by google

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