« 50 Maliennes inspirantes »
Par Idelette Bissuu
Introduction: Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, p.ex.:
3. Assitan Séméga : les mêmes chances pour tous
Journal du Mali – 16.03.2022
Alors qu’elle est déjà mère de 4 garçons, Cissé Assitan Séméga attend avec impatience sa première fille. Une naissance heureuse qui va changer le cours de sa vie de maman. Car, sa petite fille née en 2016 est atteinte du syndrome de Down, demande beaucoup plus d’attention. Madame Cissé découvre alors ce qu’est la trisomie 21 et consacre depuis son temps à donner une seconde chance à ces enfants, souvent laissés pour compte.
« La trisomie m’a permis de comprendre qu’il existait des enfants différents et a changé mon regard sur le handicap que je ne voyais pas. La trisomie 21 a été une bénédiction pour moi. Je cherchais ma voie, elle me l’a ouverte ». Celle d’aider encore plus ceux qui sont dans le besoin, témoigne la promotrice du centre « La providence ». L’idée de l’école, créée en 2019, s’impose après celle de l’association, qui a vu le jour en 2018, et suite au constat que l’éducation des enfants trisomiques n’était pas du tout prise en charge au Mali. En plus du fait que la maladie est souvent accompagnée d’autres pathologies, dont des troubles du comportement, ce qui rend difficile la prise en charge de ces enfants dans un système classique. Le besoin de garantir l’un de leurs droits fondamentaux apparaît comme une évidence pour cette socioanthropologue de formation. L’ambition de Cissé Assitan Séméga, 44 ans est de permettre à tous les enfants maliens trisomiques de bénéficier d’une éducation et d’un encadrement adéquat. Pour le moment, la Providence dispose de 2 classes spéciales, qui encadrent les enfants de 5 à 18 ans. L’association compte des familles regroupant 235 enfants, mais seuls 18 sont présents au niveau du centre, en raison notamment de l’éloignement de certains. L’objectif du centre est d’aider les enfants à se construire par une intégration dans le système classique, avec l’accompagnement d’auxiliaires de vie scolaire (AVS). Une mission difficile sans l’implication des autorités, que Madame Cissé appelle de ses vœux. C’est sa profession qui l’aide à faire face au regard de la société et aux difficultés des parents.
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4. Fatoumata Keita : l’écrivaine engagée
Journal du Mali – 15.03.2022
La première œuvre de sa trilogie romanesque, « Sous fer », parue en 2013, qui traite de l’excision lui a valu en 2015 le prix Massa Makan Diabaté de la Rentrée littéraire du Mali et le 2ème prix du Meilleur roman féminin en Afrique de l’Ouest. « Quand les cauris se taisent » et « Les Mamelles de l’amour », les deux autres titres de cette trilogie, viennent compléter la dizaine d’ouvrages à son actif. Femme de lettres, romancière, nouvelliste, essayiste, poétesse et « ouverte à d’autres genres », Fatoumata Keita, née en 1977 à Baguineda, est promotrice depuis 2019 de Figuira éditions et initiatrice de l’espace Jigiya, dédié à l’éducation des enfants dans la communauté. À travers ses œuvres, Fatoumata Keita vise plusieurs objectifs. Outre celui de participer au changement de mentalité des générations futures à partir de ses productions, elle veut amener les enfants « à rêver grand, à pousser leur imaginaire plus loin », en apprenant à penser par eux-mêmes et inciter les adultes à réfléchir et à interroger leurs habitudes « sans user de violence ». « Que nos filles se disent qu’elles ont d’autres choix à faire que de rester à la maison pour s’occuper du ménage et des enfants parce que seulement leur mari l’a décidé », clame l’auteure de « Polygamie, gangrène du peuple » parue en 1998. Titulaire d’une maîtrise en socio-anthropologie et d’un DEA en socio-économie du développement, l’écrivaine qui, à l’âge 12 ans, a du quitter ses parents pour vivre à Figuira, le village natal de son père, puis à Kayes, n’a pas eu une enfance des plus tendres. Durant ces années, la petite Fatoumata, obligée de parcourir 7 km tous les jours pour se rendre à l’école, redouble toutes ses services pour approcher les personnes vulnérables. « À travers le langage du corps, tout le monde comprend le message », assure celle qui s’exprime par la danse et arrive à obtenir ainsi la confiance des victimes des pratiques néfastes contre lesquelles elle se bat. En plus d’en avoir fait son métier, Fatoumata Keïta l’enseigne dans des orphelinats et des camps de réfugiés. Formée au Conservatoire des arts multimédia Balla Fasseké Kouyaté, elle est titulaire d’un Master A (spécificité du Balla Fasséké, avant entrée en vigueur du système LMD) et a suivi d’autres formations pour améliorer ses performances. D’abord en danse contemporaine, au centre de Kettly Noël, puis en danse traditionnelle chez Kardjigué Laico Traoré et Karim Togola, en plus de ses multiples voyages professionnels à travers le monde. Dans sa famille d’accueil à Kayes, elle doit vendre de l’eau fraîche tous les soirs à la gare. Depuis 13 ans, elle travaille. Passionnée et engagée dans son art auprès de la société, Fatoumata Keïta est lauréate de trois distinctions aux échelles nationale et internationale. En 2014, elle remporte le prix Orange Mali des jeunes chorégraphes. Avec son œuvre solo « Fatou t’a tout fait », créée en 2015 au Festival Dense Bamako Danse, dans laquelle elle parle de l’excision, la danseuse est couronnée en 2016 Premier prix au Concours chorégraphique Solo de Bobo Dioulasso « Africa Simply the best » et elle décroche en 2017 le « ZKB Acknowledgement Prize » en Suisse. Fondatrice et Directrice de la compagnie Yiriladon, Fatoumata Keïta est également initiatrice du programme Kené Koura pour la formation et la sensibilisation des jeunes filles. « Je suis activiste. Je défends les droits des enfants, surtout des filles, à travers l’art que je maîtrise, la danse. Je cherchais une discipline qui pourrait répondre à mes objectifs vis-à-vis de ces problèmes et je l’ai trouvée », confie la danseuse de 33 ans, mariée et mère de deux enfants. Elle travaille dans les projets financés par l’USAID dans le domaine de l’éducation par la production de matériel éducatif et la formation des conseillers pédagogiques et des enseignants.
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VOIR AUSSI :
FATOUMATA KEITA, AUTEURE DE «SOUS FER» : Une valeur sûre de l’écriture féminine francophone, maliactu 31.03.2015
« 50 inspirierende Malierinnen »
Von Idelette Bissuu
Einführung: Sie leisten Widerstand, durchbrechen die gläserne Decke, leiten Unternehmen, engagieren sich, um Veränderungen herbeizuführen, und lassen Mali sportlich oder künstlerisch glänzen. Durch ihren Mut oder ihre Kreativität sind sie Frauen, die inspirieren. Eine Sonderausgabe (des JOURNAL DU MALI) im Monat der Frau würdigte 50 Frauenfiguren, die die Farben Malis über die Grenzen des Landes hinaus tragen. Unter ihnen findet sich …
3. Assitan Seméga: Gleiche Chancen für alle
Journal du Mali – 16.03.2022
Obwohl sie bereits Mutter von vier Söhnen ist, wartet Cissé Assitan Séméga ungeduldig auf ihre erste Tochter. Eine glückliche Geburt, die den Verlauf ihres Lebens als Mutter verändern wird. Denn ihre 2016 geborene kleine Tochter leidet am Down-Syndrom, verlangt viel mehr Aufmerksamkeit. Frau Cissé entdeckt daraufhin, was Trisomie 21 ist, und widmet seitdem ihre Zeit der Aufgabe, diesen Kindern, die oft im Stich gelassen werden, eine zweite Chance zu geben.
„Die Trisomie hat mir gezeigt, dass es Kinder gibt, die anders sind, und hat meinen Blick auf die Behinderung verändert, die ich nicht wahrgenommen habe. Die Trisomie 21 war ein Segen für mich. Ich war auf der Suche nach meinem Weg, sie hat ihn mir geöffnet. Der Weg, Menschen in Not noch mehr zu helfen, ist der, den die Initiatorin des Zentrums „La providence“ verfolgt. Die Idee der Schule, die 2019 gegründet wird, entstand nach der Idee des Vereins, der 2018 entstand, und nach der Erkenntnis, dass die Erziehung von Kindern mit Down-Syndrom in Mali überhaupt nicht in Angriff genommen wurde. Hinzu kommt, dass die Krankheit häufig mit anderen Pathologien einhergeht, darunter Verhaltensstörungen, was es schwierig macht, diese Kinder in einem herkömmlichen System zu betreuen. Die Notwendigkeit, eines ihrer Grundrechte zu garantieren, erscheint der ausgebildeten Sozialanthropologin als offensichtlich. Das Ziel der 44-jährigen Cissé Assitan Séméga ist es, allen malischen Kindern mit Down-Syndrom eine angemessene Bildung und Betreuung zu ermöglichen. Zurzeit verfügt La Providence über zwei Sonderklassen, in denen Kinder im Alter von 5 bis 18 Jahren betreut werden. Der Verein umfasst Familien mit 235 Kindern, aber nur 18 Kinder sind im Zentrum anwesend, was vor allem daran liegt, dass einige von ihnen weit entfernt wohnen. Das Ziel des Zentrums ist es, den Kindern zu helfen, sich selbst zu verwirklichen, indem sie in das klassische System integriert werden, unterstützt von Schulhelfern (AVS). Eine schwierige Aufgabe ohne die Beteiligung der Behörden, die Frau Cissé sich dringend wünscht. Es ist ihr Beruf, der ihr hilft, sich dem gesellschaftlichen Fokus und den Schwierigkeiten der Eltern zu stellen.
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4. Fatoumata Keïta: Die engagierte Schriftstellerin
Journal du Mali – 15.03.2022
Für das erste Werk ihrer Romantrilogie, „Sous fer“ (Unter dem Messer – würde eine Übersetzung vermutlich heißen, Ed.), das 2013 erschien und sich mit der weiblichen Genitalverstümmelung befasst, wurde sie 2015 mit dem Preis Massa Makan Diabaté de la Rentrée littéraire du Mali und dem 2. Preis für den besten Frauenroman in Westafrika ausgezeichnet. „Quand les cauris se taisent“ und „Les Mamelles de l’amour“, die beiden anderen Titel dieser Trilogie, vervollständigen die zehn Werke, die sie bisher veröffentlicht hat. Die Schriftstellerin, Romanautorin, Kurzgeschichtenautorin, Essayistin, Dichterin und „offen für andere Genres“ Fatoumata Keïta, geboren 1977 in Baguineda, ist seit 2019 Herausgeberin von Figuira éditions und Initiatorin des Raums Jigiya, der sich der Bildung von Kindern in der Community widmet. Mit ihren Werken verfolgt Fatoumata Keïta mehrere Ziele. Neben dem Ziel, mit ihren Werken zum Mentalitätswandel zukünftiger Generationen beizutragen, möchte sie Kinder dazu bringen, „groß zu träumen und ihre Vorstellungskraft weiter zu entwickeln“, indem sie lernen, selbstständig zu denken, und Erwachsene dazu anregen, nachzudenken und ihre Gewohnheiten zu hinterfragen, „ohne Gewalt anzuwenden“. „Unsere Töchter sollen sich sagen, dass sie andere Entscheidungen zu treffen haben, als zu Hause zu bleiben und sich um den Haushalt und die Kinder zu kümmern, weil nur ihr Mann es so will“, so die Autorin des 1998 erschienenen Buches „Polygamie, Krebsgeschwür des Volkes“. Die Schriftstellerin, die im Alter von 12 Jahren ihre Eltern verlassen musste, um in Figuira, dem Heimatdorf ihres Vaters, und später in Kayes zu leben, hatte keine besonders liebevolle Kindheit. In diesen Jahren muss die kleine Fatoumata jeden Tag 7 km zur Schule laufen, und seitdem sie 13 ist, muss sie in ihrer Pflegefamilie in Kayes jeden Abend am Bahnhof gekühltes Wasser verkaufen. Sie verdoppelt alle ihre Hilfsdienste, um an gefährdete Menschen heranzukommen. „Durch die Körpersprache versteht jeder die Botschaft“, versichert sie, die sich durch Tanz ausdrückt und so das Vertrauen der Opfer der schädlichen Praktiken, gegen die sie kämpft, gewinnt. Fatoumata Keïta hat den Tanz nicht nur zu ihrem Beruf gemacht, sondern unterrichtet ihn auch in Waisenhäusern und in Flüchtlingscamps. Sie wurde am Conservatoire des arts multimédia Balla Fasseké Kouyaté ausgebildet und besitzt einen Master A (eine Besonderheit des Balla Fasseké, bevor das LMD-System eingeführt wurde – Licence,Master,Doctorat) und hat weitere Ausbildungen absolviert, um ihre Kenntnisse zu verbessern. Zunächst in zeitgenössischem Tanz im Zentrum von Kettly Noël, dann in traditionellem Tanz bei Kardjigué Laico Traoré und Karim Togola, zusätzlich zu ihren zahlreichen beruflichen Reisen durch die ganze Welt. Fatoumata Keïta, leidenschaftlich und engagiert in ihrer Kunst für die Gesellschaft, ist sie Preisträgerin von drei Auszeichnungen auf nationaler und internationaler Ebene. Im Jahr 2014 gewann sie den Orange-Mali-Preis für junge Choreografen. Mit ihrem 2015 beim Festival Dense Bamako Danse uraufgeführten Solowerk „Fatou t’a tout fait“, in dem sie über die weibliche Genitalverstümmelung spricht, wird die Tänzerin 2016 mit dem ersten Preis beim Concours chorégraphique Solo de Bobo Dioulasso „Africa Simply the best“ ausgezeichnet und gewinnt 2017 den „ZKB Acknowledgement Prize“ in der Schweiz. Als Gründerin und Leiterin der Kompanie Yiriladon ist Fatoumata Keïta auch Initiatorin des Programms Kené Koura zur Ausbildung und Sensibilisierung junger Mädchen. „Ich bin eine Aktivistin. Ich verteidige die Rechte von Kindern, vor allem von Mädchen, durch die Kunst, die ich beherrsche, den Tanz. Ich habe nach einer Disziplin gesucht, die meinen Zielen in Bezug auf diese Probleme entsprechen könnte, und ich habe sie gefunden“, sagt die 33-jährige Tänzerin, die verheiratet ist und zwei Kinder hat. Sie arbeitet in von USAID finanzierten Projekten im Bildungsbereich durch die Herstellung von Unterrichtsmaterial und die Ausbildung von pädagogischen Beratern und Lehrern.
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